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CABERDOUCHE

 

Le bistro, le café, l'estaminet, la gargote, cette entremetteuse (s'il était féminin) qui nous veut du bien, qui nous attend au coin de la rue, qui nous reçoit toujours bien, qui nous laisse être ou paraître, simplement exister, parfois déraper mais jamais nous juger. C'est un exutoire aussi, (le revoilà masculin), il donne la température environnante, celle du village, celle du quartier. Tout y existe, l'ambiance peut être la même de la banquette au zinc, ou confinée dans des mondes différents, à la même table. 


Boire à petites gorgées ou à plein gosier, l'essentiel est ailleurs, Raphael Carette est un révélateur du bon qui existe en chacun. Il réussit à allier mimétisme et "savoir être photographe" pour sortir en image des instants si authentiques.

 

Un travail photographique dans les cafés, autrement dit c'est vous, c'est nous derrière chacun de ces verres. C'est relater l'anodin en le rendant fascinant.

Pas besoin de spectacle, de gens dans le vent pour ressentir la beauté qui s'en dégage.

 

Des gens sans la carapace bien légère de la parade des cafés tendances. Des gens dotés d'autres couches souvent plus lourdes que Raphaël Carette a réussi à peler au gré de ses rencontres, celles qui préparent le terrain de la spontanéité, celui qui s'obtient avec le temps.

De vrais cafés, troquets, estaminets sans fard, il faut savoir donner de sa personne pour trouver de vraies pépites comme celles présentées dans cette exposition.

 

Lorsque je regarde ses photos, je revis l'anecdote qu'il a choisi pour me raconter chacune d’entre elles; non pas que je sois doté d'une bonne mémoire, mais parce qu'elles se racontent tellement bien d'elles-mêmes, qu'un petit détail déclenche ma mémoire.

Elles donnent l'impression de connaitre ces personnes.

Sans doute parce que la démarche ne s'arrête pas à saisir un instant; mais bien de lui donner corps; avec beaucoup de générosité avant, beaucoup de respect pendant, beaucoup d'humilité après.

 

Ces photos sont de celles qui parlent lorsqu'on s'y attarde.

C'est sans aucun doute ce à quoi l'on vous invite ici.

Texte de Pedro De Ascencao

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